vendredi 21 février 2014

Les Déferlantes, Claudie Gallay

Ce livre traînait dans ma PAL depuis très longtemps (je ne me rappelais même pas l'avoir acheté...), j'ai proposé une lecture commune à Ingannmic ,dont je vous laisse découvrir l'avis plus mitigé que le mien, ce qui représente toujours pour moi une bonne motivation pour exhumer un livre de ma PAL.

La narratrice, après avoir vécue un drame, vient se réfugier à la Hague, elle arpente la lande dans le but d'observer les oiseaux, mais également ses habitants. Quant à l'arrivé de Lambert, elle vient bousculé la vie tranquille des habitants et remuer un passé plein de secrets et de non dits...

Je crois qu'avec certains livres, il se passe quelque chose d'assez indescriptible, ils sont là au bon moment, la rencontre peut avoir lieu puisque notre état d'esprit du moment le permet et est propice à cette rencontre. C'est ce qui s'est passé avec moi pour les Déferlantes, ce livre dans lequel je me suis plongé pendant 4 jours m'a permis d'être hors du temps, de trouver une certaine sérénité, état d'esprit qui n'était pas le mien en ce moment.

Il m'est dès lors un peu difficile de donné un avis très objectif sur ce livre qui a su me toucher pour des raisons personnelles plus que par ses qualités intrinsèques. Même s'il n'est pas exempt de certaines faiblesses, le suspens que nous ménage Claudie Gallay est assez vite découvert sans avoir besoin d'être un fin limier. La narratrice peut parfois être un peu agaçante et le mystère autour duquel elle s'entoure, devenir à force sans intérêt pour le lecteur. Et puis ce style très haché, peut être très déroutant, même s'il ne m'a pas gêné sans pour autant que je l'ai apprécié, de la même façon bien que le livre se lise très facilement, on peut lui trouver certaines longueurs...

Pour autant, l'auteur nous dépeint une galerie de personnages qui sont très attachants et pour la plupart très intéressants. Quant à la description du paysage, personnage à part entière du roman, s'est un véritable réussite et contribue pleinement à créer cette atmosphère qui a su me séduire. Et surtout, l'histoire qui entoure Lambert, la psychologie des personnages, cette lourde atmosphère faite de vengeances et de secrets sont autant d'éléments qui peuvent plaire au lecteur.

J'ai donc aimé cette lecture pour les raisons que j'ai exprimé plus haut, il n'en reste pas moins que ce livre présente des défauts qui peuvent rebuter et nuire à la lecture de certains.

Vous pouvez retrouver l'avis de Ingannmic ici.

mercredi 5 février 2014

Doppler, Erlend Loe

Affichage de photo.JPGEn ce début d'année j'avais envie d'une lecture un peu légère teinté d'humour grinçant, j'ai repéré ce livre sur l'excellent blog Voyelle et Consonne, un détour par mon libraire et voici ce que j'ai pensé.

L'histoire commence par la chute en vélo de Doppler, qui va conduire cet homme d'âge moyen menant une vie bien rangée à tout remettre en question en abandonnant femme, enfant, maison et travail pour aller s'installer en périphérie d'Oslo dans la forêt... La mort de son père est également l'autre déclic qui conduire Doppler à rejeter en bloc la manière dont il a vécu jusqu'à présent dans une société qui nous pousse à consommer et à en vouloir toujours plus.

Son parcours va également être jalonné de nouvelles rencontres dont la plus ubuesque est celle avec l'élan, après avoir tuer sa mère pour ce nourrir et qu'il va appeler Bongo, apprivoiser et à qui il va tenter d'apprendre à jouer au memory... Mais aussi le mec de droite pour qu'il n'aura que du mépris ou Dusseldorf un veuf retraité qui n'a jamais connu son père un officier allemand... 

C'est un récit acerbe sur notre société, peu optimisme par ailleurs le livre se finit par ces mots : "C'est la guerre". Doppler ne supporte plus l'application des gens qui mettent tout en oeuvre pour être de bon petit citoyen consommateur. C'est une réflexion intéressante que mène le narrateur sur le plan politico-social de nos sociétés modernes (les relations amicales, l'école, le cinéma, l'éducation...), lui prône comme solution un retour à la nature et à l'oisiveté. Ce livre est mordant, pessimiste, parfois drôle (si on est réceptif à ce genre d'humour ce qui est mon cas mais je sais que cela ne plaît pas toujours), absurde aussi... Même s'il n'échappe pas non plus aux lieux communs sur la télévision, notre société de consommation, le message à le mérite d'être claire et de conduire à une réflexion qu'il n'appartient qu'à nous de prolonger.

En résumé, tout ce qui me fait aimer cet humour nordique même s'il est vrai aussi que Doppler est un personnage parfois détestable qui laisse sa femme enceinte se débrouiller sans aucun remord, par ailleurs la couverture du livre est le parfait reflet du personnage : une personne qui ne cherche absolument pas à être aimer et tout au contraire préfère et recherche la solitude lui qui ne supporte plus le genre humain à cause de son crétinisme, mais qui se rend compte également que l'on a beau détester autrui et tout faire pour lui échapper, il n'est jamais très loin...

Passez outre la couverture de ce roman et venez passer un moment dans la forêt norvégienne avec Doppler, vous ne le regretterez pas!